21.03.1918

Au bout du rouleau

 
 
Un groupe de soldats français en 1918
Un groupe de soldats français en 1918
 
 

Quatre années de guerre ont épuisé les dernières forces de Louis Barthas. Il est stationné aux Islettes en Argonne. Même des tâches de routine, comme la relève dans les tranchées, deviennent pour lui une torture. Barthas est affaibli physiquement et souffre de bronchite chronique. Un incident qui, quelques mois plus tôt, l’aurait conduit devant un tribunal de guerre, lui permet d’être placé dans un sanatorium.

De plus en plus mes forces diminuaient et chaque relève était pour moi un cauchemar car souvent je ne pouvais suivre mes camarades. Ce soir-là nous entrions aux Islettes. A ma grande stupéfaction, je m’aperçus que je n’avais pas mon fusil ; je l’avais oublié aux Petites-Islettes où nous avions fait la dernière pause. Quel guerrier que j’étais ! Oublier mon arme sacrée dans le fossé de la route !