L’été arrive et les conditions sont toujours aussi difficiles : la nourriture vient à manquer dans certaines régions. Le bétail est en partie réquisitionné, quelques vaches sont pleines, d’autres efflanquées à cause du manque de fourrages. Marie réussit à obtenir un bon prix pour son veau. En revanche, la récolte est décevante. Marie récolte tout juste 28 sacs de céréales sur les 40 escomptés. A Paul qui s’enquiert de l’entraide au village, Marie répond :

Tant qu’à l’entente que veux tu c’est comme les autres années (…) la guerre ne change rien et jamais personne ne fraternisera (…) suffit qu’une pauvre personne ait du malheur pour que les autres rigolent derrière, enfin ne parlons plus de ça car c’est honteux et nous avons battu la même journée que ma sœur elle avait 22 hommes et 10 femmes tu vois bien qu’elle avait trouvé du monde, le lendemain je suis allée à Coutancie la femme Nadal battait elle avait 5 hommes et 21 femmes demande toi comment ça marche. Nous nous avions 19 hommes et 9 femmes. Pour avoir des hommes il faut aller les chercher loin.