29.02.1918
Paul se languit de Marie
J’ai eu une bonne lettre hier et une aujourd’hui du 25 décidément je suis trop chanceux d’avoir tous les jours de si bonnes lettres de ma Marquise je ne t’avais vue si douce si bonne si aimante et si confiante telle que je t’ai désirée bien souvent sans doute tu as compris mon rêve et mes désires tu ne peux pas t’imaginer ce que j’en suis contente ce que tu me rends heureux et combien je t’aime comme ça tu n’as pas besoin d’avoir peur avec des cœurs comme les notres jamais rien ne se lassera et rien ne cassera nous resterons toujours jeunes par notre amour pauvre Marquise un amour comme celui que j’ai pour toi ne peut jamais s’éteindre même au seuil de la vieillesse tu seras toujours pour moi la jeune fille qui m’a charmé qui a su faire vibrer mon cœur et qui m’a procuré les sensations de vrai bonheur, tu seras toujours celle que j’aime et que j’aimerai toujours de tout mon cœur. Tu as raison continue à faire coucher ma grosse Nénette avec son grand père comme ça quand j’aurai le bonheur d’aller en perm nous pourrons comme tu dis nous prodiguer nos douces caresses…