C’est surtout la population des villes qui s’enthousiasme pour la guerre. Pour les paysans, la mobilisation est une terrible catastrophe, car la moisson bat son plein et personne ne sait qui s’occupera des champs en l’absence des hommes.

Le lendemain arrivaient déjà les premiers trains qui allaient arracher les incorporés à leur patrie. La désolation régnait dans les fermes. Il fallait quitter parents, femmes et enfants. Plus d’une fiancée était là. Ceux que la guerre enthousiasmait et ceux qui n’avaient personne ne tardèrent pas à retrouver leur bonne humeur. A peine les portes des wagons fermées, les chants et les hourras reprirent. Il ne nous faudra pas longtemps pour ne faire qu’une bouchée de ces quelques Serbes. Moi aussi, j’ai dit adieu à des membres de ma famille et à des connaissances. J’étais heureux de pouvoir rester parmi les miens.