27.05.1916
Epidémie de typhus
Nous sommes descendus du wagon à Novonikolaïevka et nous avons été conduits au camp. D’après ce que disaient les autres prisonniers, les conditions étaient les mêmes qu’ailleurs. Il y avait eu au printemps une épidémie de typhus qui avait fait de nombreux morts. Des baraques entières avaient été décimées. Lorsque plusieurs cas avaient été signalés dans une baraque, les malades n’étaient pas conduits à l’hôpital, la baraque était mise en quarantaine. On procédait à une distribution de vivres. Personne n’avait le droit d’entrer ni de sortir. Ceux qui arrivaient à attraper quelque chose ne le partageaient pas et les autres connaissaient une fin pitoyable. Le camp a été quasiment décimé par l’épidémie. Nombreux sont ceux qui, par épuisement, sont tombés dans les latrines. Personne ne prenait garde à eux. Ils eurent une fin misérable. Les pauvres faisaient pitié. Nous sommes donc restés dans ce camp. Comme toujours, la nourriture était rare et mauvaise. Il fallait acheter l’eau pour le thé. Ceux qui n’avaient pas d’argent ne pouvaient que mendier.