05.11.1914
Le premier bain au front
« Je fus prise d’une intense frayeur lorsque je découvris dans les coutures de mon pantalon des bataillons entiers de poux. »
Pendant tout ce temps, je n’avais pas eu la moindre occasion de prendre un bain. Je fus prise d’une intense frayeur lorsque je découvris dans les coutures de mon pantalon des bataillons entiers de poux. (…) Mes sous-vêtements en grouillaient à un point tel que je les jetai au feu, et je dû me résoudre à en parler à Kosel. Le lendemain, il me conduisit (…) auprès d’une infirmière de la Croix-Rouge. Elle lui dit qu’elle pouvait me préparer un bain, si Kosel faisait du feu pour faire chauffer l’eau. Lorsque je sortis du bain, l’eau ressemblait à celle d’un marigot. Les infirmières me frictionnèrent de la tête aux pieds avec un désinfectant, pour tenir les poux à distance. (…) Kosel me fit couper les cheveux. Je suis sûre que ceux qui ne me connaissaient pas m’auraient prise pour un garçon.