mi-mai 1917

Une chanson contre l’absurdité de la mort

 
 

« Un soir un caporal chanta des paroles de révolte contre la triste vie de la tranchée. »

 
 

Le général Nivelle fait bientôt figure de boucher au sein de l’armée française. Les troupes ne croient plus que le sacrifice de leur vie changera quoi que ce soit au cours de la guerre. En outre, les nouvelles de la révolution russe atteignent le front et font naître chez les hommes l’espoir de pouvoir reprendre en main leur destinée. Une mutinerie de l’armée française implique plus de la moitié de toutes les divisions d’infanterie. Au moins 30 000 soldats refusent d’obéir aux ordres. L’hymne des rebelles est la « chanson de Craonne ».

Ces soldats slaves, hier encore pliés, asservis à une discipline de fer, allant aux massacres comme des esclaves résignés, inconscients, avaient brisé leur joug, proclamé leur liberté et imposaient la paix à leurs maîtres, à leurs bourreaux. (...)
Un soir un caporal chanta des paroles de révolte contre la triste vie de la tranchée, de plainte, d’adieu pour les êtres chers qu’on ne reverrait peut-être plus, de colère contre les auteurs responsables de cette guerre infâme, et les riches embusqués qui laissaient battre ceux qui n’avaient rien à defendre. Au refrain, des centaines de bouches reprenaient en choeur et à la fin des applaudissement frénetiques auxquels se mêlaient les cris de « Paix ou Révolution ! A bas la guerre! » (...) « Permission ! Permission ! »