17.05.1916

Malheur aux vaincus !

 
 
Soldats français dans une tranchée provisoire couverte près de Fleury, au nord de Verdun, en juin 1916
Soldats français dans une tranchée provisoire couverte près de Fleury, au nord de Verdun, en juin 1916
 
 

Dans la bataille de Verdun, Louis Barthas se retrouve devant la « cote 304 », une des positions les plus violemment disputées. Elle sera reconquise par les Allemands à la mi-mai au terme d’un combat de plusieurs semaines. Les Français décident de lancer une contre-offensive immédiate, dont seuls quelques soldats reviennent sains et saufs.

Ces principes étaient de ne pas faire de prisonniers. Cela me fut rapporté par des témoins. (...) De part et d’autre on se battait en cannibales, avec une cruauté plus grande peut-être qu’aux temps reculés des invasions barbares. Vae Victis ! Malheur, à la cote 304, à qui tombait vivant aux mains de ses ennemis ; tous sentiment d’humanité était banni. Je vis moi-même un lieutenant tirer sur des brancardiers allemands portant un blessé et, à un soldat qui eut le courage de critiquer cette mauvaise action, l’officier répondit : « Bah ! Les Allemands en feraient de même. »