30.05.1917

Fin de la mutinerie

 
 
Le général Nivelle (troisième en partant de la droite) avec son état-major lors de la remise de médailles militaires, mai 1917
Le général Nivelle (troisième en partant de la droite) avec son état-major lors de la remise de médailles militaires, mai 1917
 
 

Louis Barthas fait partie de ceux qui protestent contre les conditions déplorables au front. Il écrit un manifeste au commandant de sa compagnie. Le commandement militaire réussit à rétablir l’ordre parmi les troupes en employant la carotte et le bâton. Aux troupes épuisées, on promet une amélioration de leurs conditions. Quant aux meneurs supposés de la révolte, ils sont traduits devant un tribunal militaire : 554 mutins sont condamnés à mort, dont 49 sont effectivement exécutés.

Le 30 mai à midi il y eut même une réunion en dehors du village pour constituer à l’exemple des Russes un « soviet » composé de trois hommes par compagnie qui aurait pris la direction du régiment. A ma grande stupéfaction on vint m’offrir la présidence de ce soviet, c’est-à-dire pour remplacer le colonel, rien que ça ! (…) Bien entendu, je refusai, je n’avais pas envie de faire connaissance avec le poteau d’exécution pour l’enfantillage de singer les Russes.
Cependant je résolus de donner une apparence de légalité à ces manifestations révolutionnaires ; je rédigeai un manifeste à transmettre à nos chefs de compagnie protestant contre le retard des permissions. Il débutait ainsi : « La veille de l’offensive, le général Nivelle a fait lire aux troupes un ordre du jour disant que l’heure du sacrifice avait sonné... Nous avons offert notre vie en vue de ce sacrifice pour la Patrie mais à notre tour nous disions que l’heure des permissions avait sonné depuis longtemps » (…)
Dans l’après-midi l’ordre de départ immédiat fut communiqué : la promesse formelle était faite que les permissions allaient reprendre dès le lendemain à la cadence de seize pour cent sans arrêt. Les autorités militaires, si arrogantes, autoritaires avaient dû capituler. Il n’en fallait pas davantage pour rétablir l’ordre.