20.08.1916
Voler des pommes avec Sandor
Ma chère Emmie, nous sommes revenus il y a tout juste une heure d’une grande promenade à travers la campagne – mon corsage est rempli de pommes et de prunes dérobées en chemin ! Pour un peu, j’aurais aussi volé un canard qui pataugeait en solitaire dans un fossé, mais Sandor a vu quelqu’un arriver, alors nous avons attendu, et dans l’intervalle, le canard s’était évanoui à travers un grillage – j’en suis encore tout affligée. (...)
Sandor et moi sommes fascinés par l’Espagne. Si le jour heureux finit par arriver, et si je parviens jamais à économiser quelque argent, nous irons y passer quelques mois. Nous en parlons comme si nous y partions la semaine prochaine, nous avons déjà prévu notre itinéraire, choisi les auberges de nos étapes, et tous nos amis sont las de nous entendre ressasser le sujet. Cela peut paraître bien puéril, mais il faut faire quelque chose qui permette de croire que la situation présente ne durera pas éternellement.