22.08.1916
Dans la Somme
Nous allons combattre dans la Somme (…) Il paraît qu’il y a de l’ambiance. Tirs d’artillerie de gros calibre, jusqu’à 38 cm, pas de tranchée, que de grands trous d’obus. Plus de ligne, rien que des groupes de combattants éparpillés sur le terrain, des pertes énormes. Lorsque le feu ennemi est intense, on est autorisé à quitter la position vers l’avant ( ! ), ordre de contre-attaque, que les chefs de groupe ne sont pas nécessairement obligés de suivre, c’est laissé à leur discrétion. (…) Nous arrivons à Guillemont ! Pauvre régiment (…) Le soir, tout le monde est encore debout. Un sentiment diffus s’éveille au crépuscule, le cœur gros, songeur : cela sent la veille de bataille. Bieling et Schmidt sont mes tireurs longue distance, Paulicke mon ordonnance. Demain matin, donc, en avant vers Guillemont, tout ce qu’on peut y laisser, c’est sa peau. Haut les cœurs !