Les victoires annoncées dans les premières semaines de guerre inquiètent Jünger. A ce moment-là, il fait ses classes à la caserne, et craint que la guerre ne soit terminée avant qu’il ne puisse partir au combat. Mais lors de la bataille de la Marne, les alliés parviennent à stopper l’avancée des troupes allemandes. L’Empereur est contraint de mobiliser toute la réserve. Jünger va ainsi, lui aussi, rejoindre le front.

Lourdement chargés et pourtant joyeux comme en un jour de fête, nous avons marché jusqu’à la gare. Dans la poche de ma vareuse, j’avais gardé un petit carnet que je destinais à mes notes quotidiennes. Je savais que les choses qui nous attendaient seraient perdues à jamais, et j’allais au devant d’elles avec une curiosité sans borne… Lorsque le train a démarré, le soir tombait déjà. Nous avons roulé en chantant dans la nuit.