septembre 1915
Accident pendant les classes
Je t’écris avec les trois doigts de ma main gauche, les seuls que je puisse bouger. (…) J’étais au milieu d’un groupe de trente hommes que je formais – non loin de mon pied droit se trouvait un sac contenant douze livres de poudre à canon. Des étincelles ont dû l’embraser. Il n’y a pas eu de forte détonation, seulement une grande flamme. Nous cinq, qui étions les plus proches, avons eu nos uniformes carbonisés et la peau des mains et du visage presque entièrement brûlée. J’étais sous le choc et ne ressentais rien, je retournai même à la caserne. Au niveau des paumes, du revers de la main droite et de la joue droite, ma peau est tombée, ainsi que sur une partie du front et à divers autres endroits. J’ai les sourcils brûlés, tout comme ma moustache (ce qui n’est pas une grande perte)…